La loi vient souvent conforter des pratiques que l’on veut développer. Celle du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale est venue les bousculer. Elle a instauré pour les personnes détenues l’équivalence d’un accès, d’une qualité et d’une continuité de soins identique à celle dont bénéficie la population en milieu libre et a logiquement transféré la responsabilité de la santé en prison vers le ministère chargé de la santé.
Le législateur a ainsi voulu permettre l’accès aux soins des détenus comme un élément d’insertion partagé en enjeu de santé publique et de prévention. En effet, en vertu des dispositions législatives et réglementaires, les Etablissements Publics de santé sont en charge d’assurer les soins aux personnes détenues. Le législateur a eu pour ambition d’améliorer la qualité de tous les soins dispensés en prison et plus globalement la prise en charge sanitaire. La loi a radicalement transformé cette approche. L’accès aux soins est devenu un droit.
Après trente ans de mise en œuvre de la réforme de 1994, nous souhaitons dresser un bilan de ces trente premières années, questionner les limites et les perspectives des soins en prison.
Les équipes de soins et pénitentiaires en charge de la même population, partagent le terrain avec des missions différentes, quels sont aujourd’hui les objectifs partageables et à quel prix ?
Alors que de nombreux progrès et connaissances nouvelles se cumulent depuis 1994 dans la prise en charge des patients détenus, nous procéderons au cours de ce colloque à un état des lieux global, qu’il s’agisse des moyens à disposition des équipes soignantes ou des changements intervenus dans la population pénale ou de l’évolution des pratiques professionnelles.
Parce que la santé, l’éducation et la prévention sanitaire en prison constituent ensemble un enjeu majeur de santé publique et d’avenir, ce colloque national est porté par un comité scientifique pluriel
réunissant des représentants de l’administration hospitalière et pénitentiaire, et de chercheurs. Il est nécessaire de valoriser les pratiques trop souvent ignorées qui sont effectives derrière les murs.
Trente ans plus tard qu’a produit ce choc des cultures ? L’ambition initiale a-t-elle été atteinte ? Quelles ambitions ont été atteintes ? Comment repréciser-discuter les objectifs des soins au regard de la population carcérale actuelle, des fonctionnements et ressources des services publics concernés ?
Chaque jour, nous constatons qu’à l’ombre des murs, la créativité des professionnels s’exprime dans la perspective de faire mieux. Quels sont aujourd’hui les objectifs des soins en prison ? Quelles sont leurs limites ?
Soins et prison où en sommes-nous en 2024 ?
Ce projet de colloque national sur les soins en prison 30 ans après la loi de 1994 est porté par des acteurs du terrain, représentants de l’administration hospitalière et pénitentiaires.
Le principal objectif de ce colloque est de faire le bilan 30 ans après la réforme de 1994 autour des soins dispensés en milieu carcéral, et de dégager des perspectives d’avenir.
Ces journées constituent une ressource pédagogique profitable pour tous les personnels concernés par l’accompagnement des personnes détenues. Il vise à offrir un état des lieux de l’organisation de l’offre de soin en milieu carcéral en cherchant à améliorer les pratiques, les articulations et une meilleure compréhension de l’éthique et des fondements du soin en prison.
· Optimiser la prise en charge sanitaire des personnes détenues
· Repérer le sens donné aux soins en prison il y a 30 ans et ses applications aujourd’hui
· Améliorer les pratiques en prenant la mesure des soins en milieu carcéral et leur diversité
· Permettre aux partenaires de la justice et du secteur associatif de mieux connaitre l’organisation de l’offre de soins aux personnes détenues aujourd’hui.
· Renforcer l’attractivité de l’exercice professionnel en milieu carcéral.
En savoir plus : https://www.transfaire.org/wp-content/uploads/2023/07/PREPROGRAMME-COLLOQUE-SOINS-EN-PRISON.pdf